lundi 9 décembre 2013

CHANGEMENT DE CULTURE: UN VOYAGE QUI SE PREPARE

Beaucoup de questions avant le grand plongeon

Finalement, que savais-je du Brésil avant notre arrivée ? Rien, ou si peu. Quelques chansons de Caetano Veloso et de Seu Jorge, des romans de Jorge Amado, des souvenirs d’un voyage à Rio…
Une fois la décision de notre départ confirmée, mille questions commencèrent à se poser, certaines plus prosaïques ( grande amatrice de vin, ma préoccupation était de savoir s’il était possible d’en trouver facilement, et j'ai été vite rassurée sur ce point ! )
D’autres, plus profondes, se résumaient finalement à celle-ci :

Comment se préparer à la réalité d’un pays appelé à devenir notre terre d’adoption pendant quelques années ?

La tâche me paraissait ardue quand j'imaginais devoir répondre à un Brésilien s’interrogeant sur la France et les Français : Comment expliquer, sans tomber dans les clichés, ce qu'est le Français type -en supposant qu’il existe !
Quel est le mode de raisonnement et de communication qu’il privilégie, quel type de manager est-il  au sein d'une entreprise… ?
Vaste chantier en effet mais tout a un commencement, et pour moi cet apprentissage a débuté lors des cours de portugais du Brésil.


La langue : un premier pas entre les cultures

De façon classique, le ‘package’ d’accompagnement de la société de mon mari dans le cadre d’une mobilité internationale prévoyait deux volets : des cours de langue et une formation en management interculturel.
Tant pour mon mari que pour moi, il n’était pas envisageable d’arriver sur place sans maîtriser  la langue un minimum.
Au cours des premiers mois, dans le parcours du combattant que constitue une installation au Brésil, un grand réconfort a été de sentir que nous étions capables de communiquer et de nous faire comprendre.
Je suis tombée sous le charme du Brésil et de ses habitants en apprenant leur langue. Dans sa consonance, dans la diversité des ses racines, la langue brésilienne raconte son histoire, le métissage de sa population, et révèle beaucoup sur sa société et ses modes de communication. Le tutoiement et l’usage du prénom sont à ce titre très frappants, surtout pour nous, Européens et Français, habitués à beaucoup plus de formalisme et tout simplement beaucoup plus coincés.


S'intégrer dans un nouvel environnement, cela se travaille...

La formation interculturelle constituait le second volet de l’accompagnement. Bien qu’elle puisse paraître incontournable pour préparer et faciliter l’expatriation, le recours à ce type de formation n’est pas encore un réflexe dans les entreprises. Être capable d’identifier les différences culturelles, de comprendre l’origine de ces différences et les valeurs sur lesquelles elles reposent, est cependant un facteur clé dans le succès ou l’échec d’une mobilité internationale.
Conduite par une spécialiste de la psychologie culturelle et reposant essentiellement sur l’analyse et la discussion autour de cas concrets, cette formation nous a apporté beaucoup, et continue dans le temps à nous servir de référence. D’abord, un éclairage nouveau ou complémentaire nous permettant de comprendre et d’interpréter les différences que nous avions pu observer, et d’en tirer nos premières conclusions.
Par exemple, le fameux « oui » qui ne signifie pas forcément « non » mais « sans doute », voire « peut-être éventuellement »...

De façon très pragmatique, connaître les faux pas à éviter, ce qu’il est raisonnable d’attendre et ce qu’il ne sert à rien d’espérer. Plus profondément, une meilleure compréhension des valeurs et de la culture des Brésiliens, de leur conception de la hiérarchie et de l’autorité, de la dimension qu’ils accordent au temps, du poids de leur histoire.
Mais sans doute et surtout certaines vérités universelles, valables pour tous, expatriés ou locaux. L’une d’elle me reste toujours en tête, quel que soit le contexte:
« Traite les autres comme ils veulent être traités » et non pas pas comme je voudrais l’être, ce que j’avais tendance à penser instinctivement. Dans mon métier des Ressources Humaines, elle me paraît encore plus fondamentale.

Comprendre, s’adapter, s’intégrer dans une nouvelle culture requiert beaucoup : l’envie d’abord, puis l’ouverture d’esprit, l’écoute, et  l’humilité.  

Comme Marcel Proust l’a dit, le veritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.

Frédérique de Grignart pour RECURSIMO Consultoria 
www.recursimo.com





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