lundi 9 décembre 2013

CHANGEMENT DE CULTURE: UN VOYAGE QUI SE PREPARE

Beaucoup de questions avant le grand plongeon

Finalement, que savais-je du Brésil avant notre arrivée ? Rien, ou si peu. Quelques chansons de Caetano Veloso et de Seu Jorge, des romans de Jorge Amado, des souvenirs d’un voyage à Rio…
Une fois la décision de notre départ confirmée, mille questions commencèrent à se poser, certaines plus prosaïques ( grande amatrice de vin, ma préoccupation était de savoir s’il était possible d’en trouver facilement, et j'ai été vite rassurée sur ce point ! )
D’autres, plus profondes, se résumaient finalement à celle-ci :

Comment se préparer à la réalité d’un pays appelé à devenir notre terre d’adoption pendant quelques années ?

La tâche me paraissait ardue quand j'imaginais devoir répondre à un Brésilien s’interrogeant sur la France et les Français : Comment expliquer, sans tomber dans les clichés, ce qu'est le Français type -en supposant qu’il existe !
Quel est le mode de raisonnement et de communication qu’il privilégie, quel type de manager est-il  au sein d'une entreprise… ?
Vaste chantier en effet mais tout a un commencement, et pour moi cet apprentissage a débuté lors des cours de portugais du Brésil.


La langue : un premier pas entre les cultures

De façon classique, le ‘package’ d’accompagnement de la société de mon mari dans le cadre d’une mobilité internationale prévoyait deux volets : des cours de langue et une formation en management interculturel.
Tant pour mon mari que pour moi, il n’était pas envisageable d’arriver sur place sans maîtriser  la langue un minimum.
Au cours des premiers mois, dans le parcours du combattant que constitue une installation au Brésil, un grand réconfort a été de sentir que nous étions capables de communiquer et de nous faire comprendre.
Je suis tombée sous le charme du Brésil et de ses habitants en apprenant leur langue. Dans sa consonance, dans la diversité des ses racines, la langue brésilienne raconte son histoire, le métissage de sa population, et révèle beaucoup sur sa société et ses modes de communication. Le tutoiement et l’usage du prénom sont à ce titre très frappants, surtout pour nous, Européens et Français, habitués à beaucoup plus de formalisme et tout simplement beaucoup plus coincés.


S'intégrer dans un nouvel environnement, cela se travaille...

La formation interculturelle constituait le second volet de l’accompagnement. Bien qu’elle puisse paraître incontournable pour préparer et faciliter l’expatriation, le recours à ce type de formation n’est pas encore un réflexe dans les entreprises. Être capable d’identifier les différences culturelles, de comprendre l’origine de ces différences et les valeurs sur lesquelles elles reposent, est cependant un facteur clé dans le succès ou l’échec d’une mobilité internationale.
Conduite par une spécialiste de la psychologie culturelle et reposant essentiellement sur l’analyse et la discussion autour de cas concrets, cette formation nous a apporté beaucoup, et continue dans le temps à nous servir de référence. D’abord, un éclairage nouveau ou complémentaire nous permettant de comprendre et d’interpréter les différences que nous avions pu observer, et d’en tirer nos premières conclusions.
Par exemple, le fameux « oui » qui ne signifie pas forcément « non » mais « sans doute », voire « peut-être éventuellement »...

De façon très pragmatique, connaître les faux pas à éviter, ce qu’il est raisonnable d’attendre et ce qu’il ne sert à rien d’espérer. Plus profondément, une meilleure compréhension des valeurs et de la culture des Brésiliens, de leur conception de la hiérarchie et de l’autorité, de la dimension qu’ils accordent au temps, du poids de leur histoire.
Mais sans doute et surtout certaines vérités universelles, valables pour tous, expatriés ou locaux. L’une d’elle me reste toujours en tête, quel que soit le contexte:
« Traite les autres comme ils veulent être traités » et non pas pas comme je voudrais l’être, ce que j’avais tendance à penser instinctivement. Dans mon métier des Ressources Humaines, elle me paraît encore plus fondamentale.

Comprendre, s’adapter, s’intégrer dans une nouvelle culture requiert beaucoup : l’envie d’abord, puis l’ouverture d’esprit, l’écoute, et  l’humilité.  

Comme Marcel Proust l’a dit, le veritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.

Frédérique de Grignart pour RECURSIMO Consultoria 
www.recursimo.com





vendredi 18 octobre 2013

L'ACCOMPAGNEMENT PROFESSIONNEL DU CONJOINT EXPATRIE NON SALARIE

Cet article a pour objectif de tracer les grandes lignes de ce qui motive un travail d’accompagnement professionnel des conjoints expatriés non-salariés.

J'ai choisi de préciser mon travail auprès des conjoints expatriés non-salariés, plutôt que des problèmatiques de l'expatrié qui travaille, ou de celle de ses enfants, qui sont des problèmatiques interdépendantes au sein de la famille.
La population des conjoints expatriés non-salariés est en très grande majorité féminine. En moyenne, ces femmes ont avant de se lancer dans l’aventure de l’expatriation, une qualification professionnelle égale ou supérieure à quatre années d’études post-bac et un acquis de quelques années d’activité professionnelle. C’est une  population en mutation qui suit, avec retard, l’évolution de la société du pays d’origine.

Pour la France, nous voyons augmenter le nombre des hommes qui suivent leur femme expatriée par leur travail, des familles monoparentales, des couples homosexuels. Nous sommes à un tournant sociétal, et les entreprises qui expatrient leurs salariés gagneraient à prendre en compte différemment ces populations.

Ma première approche de ces femmes expatriées s’est faite il y a une quinzaine d’années, étonnée par leur agressivité, et leur attitude de critique systématique de la société d’accueil.  Des femmes qui semblaient avoir dans leur vie bien plus que ce que d’autres pourraient rêver : une famille, la santé, un travail, une protection sociale, une aisance financière, des voyages de par le monde. 

Mais d’où venait donc cette insatisfaction chronique ?
De l’expatriation découlent plusieurs aspects, qui se développent  selon l’histoire de vie de chacun. L’expatriation ne crée rien, mais fait émerger ce qui psychologiquement est prêt de l’être. Il y a l’excitation de la découverte, la nouveauté, les challenges surmontés qui font partie  de la nourriture positive dont toute vie a besoin.
Et la face cachée : la perte de repères et la perte de sens, l’écroulement du MOI bien vite remplacé par le masque social la PERSONA*. Les façades offertes tant à soi-même qu’aux autres peuvent varier : hyperactivité sociale ou encore isolement social. Les conséquences sont aussi multiples que ce que l’humain peut créer : la dépression,  l’alcool, l’agressivité, la mélancolie … avec impacts sur la personne, sur le conjoint et sur les enfants quand il y en a.

Mon postulat est que l’origine de ce malaise se développe en lien avec deux réalités ancrées dans toute histoire de migration, et implique donc aussi  le conjoint expatrié non salarié : le déni de la place sociale de l’individu, mais aussi de ce qui l’affecte: sans cette reconnaissance, comment  transformer notre vécu  en un état porteur et constructif ? Cela me parait  impossible.

Ce déni  est bien ancré et se retrouve dans tous les cercles qui définissent la personne : elle-même, son couple, sa famille nucléaire et élargie, l’employeur et la société. D’où la difficulté à atteindre cette population et à initier avec elle un travail de restauration.

Chacun doit assumer seul:
- le différentiel qui résulte de la confrontation entre attentes et réalité. Et pour comprendre les difficultés d’une personne, on doit considérer tant les paramètres individuels familiaux et  culturels de la société d’origine que ceux  de la société d’accueil ainsi que les attentes respectives de tous ces rôles. Chaque individu peut avoir une réactivité différente quand il  est confronté à la société du pays d’accueil.

Il y a chez la femme française un hiatus entre la réalité sociale qu’elle vit en expatriation, et les représentations de son rôle  : elle travaille et élève ses enfants  au même titre que son conjoint. Les femmes Françaises conçoivent difficilement une vie sans tenir les rênes d’une responsabilité professionnelle ; c’est de l’ordre de l’acquis.

Comment s’autoriser à exprimer son malaise quand on est sensé vivre une vie privilégiée ? Un travail en ces temps de crise économique, un statut administratif dont découlent des avantages sociaux, le bénéfice d’un salaire boosté de primes, des destinations lointaines qui prêtent aux rêves…
Comment percevoir ce malaise ? Par des échanges privés, l’écoute, le comportement de la personne, de son conjoint ou des enfants. Car à la fois chacun et la cellule familiale sont touchés.
Quel est le malaise ? Quel est le besoin associé ? Le pendant du déni  ambiant: la reconnaissance.
Il ne s’exprime quasiment jamais par le verbe, ou bien sous le sceau de la confidence autorisée par la prise en charge professionnelle. La parole doit être protégée, la population ressemble à celle d’un petit village au sein duquel beaucoup se sait.

Alors le cœur se dénoue et les sentiments s’expriment enfin.
Qu’est-ce que je construis pour moi-même ? Comment puis-je développer et maintenir une activité reconnue qui soit uniquement mienne ?

La phase initiale du travail est  de retrouver une confiance en soi perdue, liée au déni de la place sociale .Comment travailler cet aspect majeur en termes d’accompagnement professionnel ?

Par un retour aux fondamentaux :
  • Un travail sur les valeurs individuelles : qu’est ce qui me fait me tenir debout  ? Qu’est-ce qui fait que ma vie prend un sens pour moi, et non uniquement à travers mon conjoint, mes parents, mes amis, mes enfants…
  • Par une mise en parallèle de ce j'ai fait de ma vie  avec ce dont j’ai  rêvé  en terme de vie idéale.
  •  Un travail d'élaboration pour faire émerger les éléments de la personnalité vécus comme étant porteurs (je suis fière de..) et ceux vécus comme étant handicapants (je suis mauvaise en …) Comment se les réapproprier, en être fière et les utiliser de façon volontaire et constructive? C’est le prémisse au retour à un état d’amour de soi  qui entraîne petit à petit  l’expression et donc le travail sur certaines difficultés récurrentes.

Lorsque la phase de reconnaissance de soi-même est enclenchée, l’agressivité  envers soi ou envers autrui, en général  le conjoint,diminue, et un travail peut s’élaborer non pas « contre » mais « avec » soi-même et avec l’autre.

Je travaille systématiquement avec mes clients ces trois points que je considère majeurs, en groupe ou individuellement.

Une des particularités de Rio est justement cette notion de différentiel entre les attentes et la réalité. Rio s’affiche comme une ville paradisiaque avec son lot de représentations : le climat, la samba, le carnaval, les plages, les corps superbes … comment se permettre de se plaindre aux siens, qu’ils soient proches ou éloignés?

Le travail d’accompagnement est là pour permettre à la personne de renouer avec  elle-même  et ses vraies émotions, se confronter aux phases de deuil inévitables et parvenir à poser des choix. En un mot, retrouver sa liberté !
Ce travail n’implique pas nécessairement un accompagnement lourd ni long pour conduire à une ré-appropriation d’un projet de vie personnel et cohérent.

*Personne en tant qu’acteur de sa propre vie, jouant un rôle social et toujours, peu ou prou, en représentation. 



Pia Granjon Lecerf travaille à partir de ses qualifications professionnelles:  formation d’assistant de service social (IFSY) ; maîtrise d’Anthropologie sociale (Sorbonne), Coach de vie (Newcastle), PNL, Reiki, EFT ; et aussi son parcours personnel : enfant de parents expatriés , devenue conjointe et parent expatrié de trois enfants.
www.piacoach.com


Propos recueillis au Brésil par RECURSIMO Consultoria- Spécialiste de l’Interculturel
www.recursimo.com

mardi 8 octobre 2013

BRESIL/ LES RACINES DE LA CORRUPTION: TEL PERE, TELS FILS


Lorsque l’on adopte la manière de penser des psychosocionomes (1), la culture d’un pays cesse d’être uniquement un assemblage de caractéristiques telles que nous les livrent les codes sociaux, les rites et les symboles, les valeurs d’une société.

Les psychosocionomes partent du constat qu’une société s’est formée avec la naissance d’un pays, qu’elle est née de ses pères fondateurs, qu’elle a traversé des événements marquants, engendré et aimé ses propres héros, tout comme aurait pu le faire un individu.


Ces experts approchent une nation comme ils le feraient d’une personne, et la notion de culture redevient vivante et dynamique: une société passe par des étapes de développement… elle quitte l’enfance, traverse une quête d’identité comme nous le faisons à l’adolescence, parvient quelquefois à maturité et aborde une période de déclin.

Les psychosocionomes ont également supposé qu’une société avait, comme une personne, un inconscient. Et là les choses deviennent encore plus intéressantes.

Nous savons depuis Freud et Eric Berne (2), avec la notion de scénario de vie, que le propre de l´inconscient est d’impressionner la vie de chacun à son insu... car l’inconscient ne se laisse pas approcher ni déchiffrer facilement. Il se manifeste à travers les lapsus, les actes manqués et les rêves... rien de simple, d’autant plus qu’il est bourré d’énergie!

L’inconscient de l’enfant a donc été imprégné par ses parents et son vécu d’enfance au sein de sa famille. Si l’on poursuit l’analogie, l’inconscient d’une société a été imprégné par l’esprit de ses pères fondateurs et par la traversée de ses grands moments historiques. Comme une personne, cette société a éprouvé des sentiments et des émotions, et a adopté un certain type de comportements inconsciemment nés de ce ressenti. 

Une autre caractéristique de cet inconscient s’appelle la compulsion de répétition.

En d’autres termes, notre inconscient va nous pousser à reproduire et remettre en scène des situations difficiles de notre enfance, dans l’espoir insensé de les résoudre en étant adulte.


Nous pouvons donc nous poser la question:

Qu’est-ce qu’une société répète inconsciemment, venant d’un passé qui remonte á ses pères fondateurs ?

Chez Recursimo, nous réfléchissons sur les récents événements au Brésil, où le peuple ne cesse de manifester depuis cinq mois.

La pression de la rue a réussi à empêcher la hausse du prix des billets de bus.

Le peuple continue d’exiger: Santé, Éducation, Arrêt de la corruption.


Vu l’importance des détournements d’argent public, on peut penser qu’il suffirait d’obtenir une diminution de 80 % de la corruption pour avoir les professeurs, les écoles et les services de santé adaptés aux besoins du pays.

Nous ne pouvons que constater que le pillage systématique du pays par ses élites corrompues, et ceci dans des proportions inconcevables, est une répétition de l’histoire qui remonte aux fondements même du Brésil.

Joao VI (3), le premier roi du Brésil a récupéré le Trésor d'État portugais pour le sauver des mains de Napoléon aux portes du pays, et installer l’empire Portugais à Rio. En arrivant, il a exproprié nombre de cariocas pour loger, du jour au lendemain, ses douze mille courtisans. Il a ensuite levé les impôts correspondants à leurs besoins et aux siens.

 Et ceci durant treize ans... sans cesser d’être aimé par le peuple.

Avant de retourner au Portugal, il a gratté jusqu’au dernier sou les coffres de la Banco do Brasil

-“ la royauté qui venait de vivre de la corruption a litteralement fait un vol à l’arraché du trésor public” (4)

-        les fonds attribués pour le maintien de divers secteurs de l’industrie et pour  les  travaux d’utilité publique ont disparu avec cette soudaine saignée et beaucoup de choses initiées avec l’arrivée de la cour et dont on espèrait un  grand bénéfice ont été stoppées.” (5)

“cela correspondait à une banqueroute, bien que non déclarée....” (6)

-          « En pratique, le fait de voler les ressources du Trésor a eu des conséquences dramatiques sur l’économie brésilienne” (7)


Laissant le pays et son fils, le futur empereur Pedro I, dans d’insurmontables difficultés financières qui ont perduré plusieurs années, sources d’un endettement endémique.

Rien de cela n’empêchait l’amour du fils pour son père.

Obéissance d’un jeune roi, résignation face à l’autorité ou acceptation du fait du prince?

Pour Joao Vl le schéma était très nettement “Ce qui appartient à l'État m’appartient”. Tout comme Louis XIV avait déclaré « l'État, c’est moi! »

Depuis lors, la plupart des gouvernants ont participé au pillage des caisses de l'État comme si il s'agissait de leur bien propre.

Nous savons que la corruption existe dans tous les pays du monde. C’est vrai.

Mais tous les peuples ne la considèrent pas comme un mal nécessaire et ne disent pas :

 si ce n’est pas eux, ce seront d’autres, autant les maintenir en place, ils se sont déjà servis...”


Comme si il y avait une limite au pillage...

Tous les peuples n’ont pas cette incroyable tolérance vis-à-vis des actes de corruption... comme si la loi du Père ne pouvait être vraiment remise en cause.


Au Brésil, les derniers événements portent les signes de la rébellion propres á l’adolescence. Il pourrait ainsi poursuivre sa croissance en dépassant les schémas calamiteux de son histoire.

Il lui faudra toute l'énergie de cette adolescence pour bousculer les organisations criminelles toute puissantes qui participent á faire perdre la crédibilité des États, tout particulièrement en Amérique Latine: Brésil, Colombie, Pérou, Bolivie.

Les Pères pervers ne sont jamais faciles á déboulonner. La Syrie en fait la douloureuse expérience au prix de la vie de son peuple.


« La corruption tue la démocratie puisqu’elle met en cause le fondement

même de la République: l’égalité de traitement, le désintéressement du

Service Public, la recherche de l’intérêt général » (Michel Sapin)8


Françoise DONANT,
Docteur en Économie, Directrice de Recursimo
www.recursimo.com
Photos : Heleno Costa






 1. les psychosocionomes appliquent la psychologie et la sociologie aux entreprises et aux pays, considerant que ces entités pensent, ressentent et se comportent comme des individus.
http :www://psychosionomie.com
2. Eric Berne, fondateur de l’analyse transactionnelle, auteur du livre “Que dites vous après avoir dit Bonjour?”
3. Para o historiador Oliveira Lima, Joao a été “o verdadeiro fundador da nacionalidade brasileira” porque ele assegurou o território e “permitiu a uma classe dirigente de se responsabilizar pela construção do novo pais”
4. Historiador Manuel de Oliveira Lima
5.  Maria Graham
6.Historiador Pereira da Silva
7.Laurentino Gomes “1808”
8.Ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social depuis mai 2012

mardi 1 octobre 2013

RECIT D’UNE ENTREPRENEUSE EXPATRIEE AU BRESIL: UNE LUNE DE MIEL CONTRASTEE…


Le pays où les théories du management servent de cantiques
Quand je suis arrivée au Brésil,  j’avais déjà une expérience de 20 ans en tant que manager de mon entreprise française et je disposais de nombreuses théories sur le sujet, des plus basiques aux plus sophistiquées.
Je ne doutais pas de la réussite de mon futur restaurant au Brésil, ce pays qui m'avait séduite lors d'un voyage quelques années auparavant. Mais, sitôt expatriée,  je fus assaillie d’une multitude d’états d’âme : je me suis vite sentie démunie avec tout mon bagage théorique. L’humain, le réel, l’interculturel faisaient charnellement irruption, sans ménagement.
Je savais que la manière trop directe de passer des consignes était plutôt défavorable à la relation et j’ai donc ajouté moult fleurs et arabesques, cela m’a de toute évidence permis d’éviter le pire.
J’avais appris que pour la cohésion d'équipe, quand on prend en main un service, il fallait d’abord écouter puis imprimer son style, ses souhaits et ses objectifs dans une grande réunion fédératrice.
Là, ce fut un splash énorme! Les employés de mon nouveau restaurant me regardaient littéralement ahuris et c’est peu de le dire. Ici, quand on fait une réunion, on incarne le pouvoir. Et le pouvoir ne pouvant que nuire, tout le monde s’écrase. Mutisme effréné. Consentement de tous, têtes baissées.

Dans la région de ce pays, les gens ont du mal à se mettre au travail, et on peut les comprendre.
Quelque part, qui rêverait de bosser au paradis? Le pays est riche de fruits, de soleil et d’une assistance aux plus pauvres, qui,  va sans dire, ont peu d’éducation et encore moins de qualification.
Mais, de temps en temps il faut bien recharger les batteries, et les gens travaillent deux ou trois mois d'affilée pour vivre ensuite sans travailler un temps équivalent, voire plus.
Dans ce contexte, j’ai réussi à recruter un crêpier : le Mozart de la crêpe. Rien de tel pour lui qu’une pile de commandes, toutes plus compliquées les unes que les autres. En un tour de main, jouant avec les crêpières comme d’une batterie de jazz, il était tout simplement sublime. L’œil vif et concentré, il faisait l’admiration inconditionnelle des clients.
Sauf que…et difficile à percevoir en recrutement, le scénario personnel est tapis dans l'ombre. Le lien se créait en pointillé: il ne venait plus travailler du jour au lendemain puis réapparaissait soudainement, ivre, drogué, et avait très mal à la tête. Des histoires personnelles éprouvantes qu'il rapportait avec lui au travail.
Surtout,  il se sentait rabaissé et dévalorisé quand je lui demandais de changer une lampe.  Je voyais un petit coté macho faire surface, impossible pour lui d'accepter de recevoir des ordres venant d'une femme, et peut être encore plus " d'une gringo". Être descendant d’un peuple esclavagiste laisserai t-il des traces indélébiles? Ces arrières arrières petits enfants  auraient ils une loyauté leur interdisant  de se soumettre ?
Bon an, mal an, il est resté 4 ans. J'aurai pu le licencier. Trop risqué, c’était le seul qualifié dans ce domaine et rares étaient ceux qui  voulaient  apprendre ou  travailler. Dans cette région du pays, plusieurs personnes acceptent volontairement des contrats de travail mal rédigés et des salaires de misère sachant qu’ainsi ils pourront contracter  un avocat qui fera un  procès à l’employeur, et qu’il gagnera, car les prud’hommes donnent systématiquement  raison aux salariés. L’avocat se paie sur une partie des indemnités reversées par l’employeur.
Un jour, j’ai dû me résoudre à le licencier.
Sans pouvoir le remplacer …alors je suis allée dans la montagne, là où les bus s’arrêtent faute de route, et j’ai avisé une jeune femme avec trois enfants. Je lui ai annoncé un salaire bien élevé,  lui ai dis que j’allais la former, elle a accepté car ses enfants grandissant, elle n’avait plus assez de ses trois pensions alimentaires, issues de trois pères différents,  pour subvenir aux besoins de tous. Elle s’est avérée une excellente serveuse avant de devenir une bonne crêpière et plus tard, après une formation, gérante du restaurant. La stratégie avait bien fonctionné.
 Jolie et drôle, les clients l’aimaient bien. Par la suite, elle s’est décidée à faire un régime draconien : fini  les crêpes au chocolat arrosées de miel. La première période d’abondance a duré 4 ans, et la seconde, dite d’austérité .... 3 mois !  Elle est redevenue mince comme un fil.

Dans cette région du  pays, les personnes ne savent pas dire non, donc elles disent oui.
Le climat social est de ce fait très agréable. Mais dire oui quand on pense non, ici veut simplement dire : ne pas faire ou oublier de faire. Imaginez: vous demandez à la responsable de payer  un gros fournisseur, elle dit oui mais ne le fait pas. D’où un embrogliamini inextricable avec le dit fournisseur. Pour comprendre qu’un employé ne va pas faire ce qu’on lui demande après avoir dit « oui, c’est formidable, je le fais tout de suite », rien de tel que l’expérience pour la perception de ces petits signes très sensibles comme l’expression  « pode deixar.... », signes  qui font penser que peut-être non, et surement, il ne le fera pas.
 Solution : avoir plusieurs roues de secours. Dans la grande ville d’à côté, mon voisin le restaurateur a embauché 150 personnes alors qu’il n’en a besoin que de 50. Il a 100 roues de secours….et ne sait pas lire la comptabilité. Après 3 mois d’une restauration  bon rapport qualité prix, il vient de fermer. Nous le regrettons encore.

Dans cette région du pays, on dirait que les personnes n’ont pas notre  notion du temps.
Les gens sont dans un éternel aujourd’hui: pas de passé ni de projection dans l’avenir, pas d’anticipation possible. Quand il manque quelque chose on va l’acheter, même si chacun  sait qu’il faut une semaine avant d’obtenir une commande. Il a fallu quatre ans pour que la responsable des achats intègre réellement ce délai. Quatre ans à répéter, quatre ans à souligner les conséquences en termes de surcroit de travail  et de manque à gagner y compris pour le personnel, payé en fixe et en pourcentage.
Payer en fonction des efforts fournis a été une aide sans pareil. Le nerf de la guerre, je veux dire de la compréhension, de l’expérience, de ce qui fait du sens, du réel car  immédiat avec un règlement à la semaine. Là j’ai compris que l’argent c’est comme le sang qui coule dans les veines,  il a un lien direct avec la vie, car ici il s’inscrit dans la survie.  

Quelle autre conclusion en matière de management ?
J’ai connu le pire : pas de main d’œuvre employable, j’ai donc été cherché les personnes obligées de travailler car ayant charge d’âmes. Aller chercher des gens pas qualifiés mais de bonne volonté,  s’est avérée une bonne solution. Elle a été reprise par d’autres. Mon personnel a fini par faire la convoitise des autres restaurants, il s’est alors posé la question de la fidélité.

Manager des hommes quand on est une femme dans un pays macho est très improbable : on dit que les leaders émergent de leur milieu d’affinité….j’ai survécu et j’ai changé moi-même mes lampes. 
Manager quand on ne peut pas licencier cela veut aussi dire créer du lien et faire en sorte que les gens aiment leur boulot, les conditions de travail, l’ambiance. Merci Sainsaulieu*, j’ai pu vérifier que mon personnel, peu qualifié,  venait aussi  bosser pour la qualité des relations au travail. J’étais on ne peut plus vigilante sur cet aspect, vu que l’étroitesse de la cuisine les obligeait à faire des pieds et des mains pour s’adapter au local, alors mieux valait bien s’entendre.
Manager quand on veut conserver une bonne ambiance coute un peu cher : chacun se raconte, fait des blagues, s’occupe de la famille de l’autre, imagine ses problèmes, s’emploie à le conseiller, et bavarde à n’en plus finir. Là j’ai compris qu’il pouvait ne pas y avoir de limite aux sujets de conversation. Un long fleuve qui recueille les innombrables petits ruisseaux en amont, qui s’enfle et s’apaise pour mieux repartir….vers un infini sans cesse renouvellé.  Un jour la cuisinière est revenue de vacances 15 jours avant : elle s’ennuyait de trop, sans nous.
J’ajouterai que lorsqu’il avait du monde, beaucoup de monde au restaurant, la queue dehors, plus un bruit, pas une parole, chacun connaissait  les besoins de l’autre, y répondait, terminait heureux et aveuglé de fatigue, fier d’avoir surmonté ensemble un moment difficile.
Je parle au passé, j’ai vendu, je crée une autre entreprise, et m'associe avec un brésilien, j'ai le gout du défi!... et surtout j'aime ce pays qui m'a appris, entre les lignes, cette subtilité du lien et de la relation à l'autre pas uniquement basée sur des notions de productivité.

Et pour conclure : le management interculturel c’est d’abord du travail  d’écoute, une énergie infinie pour ne pas projeter sa réalité sur celle de l’autre, de gestion émotionnelle car tout fait peur, scandalise, étonne, inquiète et interroge. Une sorte d’école de la remise en cause, de la modestie, et du courage.

* Renaud Sainsaulieu, Docteur d'Etat ès Lettres et Sciences Humaines , psychologue et sociologue, "méthode pour une sociologie de l'entreprise" (1994)

Pascale H. Région de Rio de Janeiro.
Propos recueillis par Françoise Donant, pour RECURSIMO Consultoria.





lundi 20 mai 2013

Le marché de la formation en management interculturel : des besoins largement insatisfaits

Le lundi 17 février 2012, Benjamin PELLETIER affirme qu’il reste encore à développer une véritable culture de l’interculturel dans une France en retard sur l’accompagnement des hommes qui s’expatrient.
Car les liens interculturels dans le monde sont nombreux complexes et les besoins liés à l’adaptation intenses.

Ainsi la communication et le management interculturels tout comme l’apprentissage des langues font partie des fondamentaux essentiels pour que les expatriés surmontent le choc culturel et s’adaptent au contexte professionnel de leurs pays d’affectation. Ainsi l’enquête de 2010 de la Maison des Français de l’Etranger sur l’expatriation témoigne que 47% des Français expatriés auraient des difficultés pour s’adapter à la culture professionnelle locale.

En 2011, selon le Ministère des Affaires étrangères, il y avait près de 2 millions et demi de Français établis hors de France, ce qui rend négligable le nombre actuel de formations soit 4 000 journées de formation par an en management interculturel! (Monpetit : Les Echos)

Et pour le joke : une minute par an de formation par expatrié !!!!

Il reste encore à développer en France une véritable culture de l’interculturel. Le début d’une vague de fond qui pourrait bien changer notre vision du monde en nous permettant de nous intègrer au mieux.


Article écrit par Françoise DONANT
www.recursimo.com

en s’appuyant sur l’article de Benjamin Pelletier: « Le marché de la formation en management interculturel »


vendredi 19 avril 2013

CONSEILS AUX EMPLOYEURS QUI RECOURENT A L’EXPATRIATION

Joly Allain, « Comprendre le cycle émotionnel des expatriés de longue durée pour mieux le gérer »,
Gestion, 2012/2 Vol. 37, p. 54-63.

CONSEILS AUX AUX EMPLOYEURS

Les entreprises ont tout intérêt à faire les efforts nécessaires pour tirer le maximum des affectations à l’étranger, et d’abord en préparant leurs employés à cette affectation.

LA FORMATION, un facteur reconnu de succès, est trop souvent négligée. À cela s’ajoute la nécessité de soutenir matériellement et socialement les expatriés lorsqu’ils sont à l’étranger et une fois qu’ils rentrent.

LES APPROCHES DE GESTION de la connaissance constituent un gisement d’apprentissage

organisationnel encore plus souvent délaissé que la formation. Enfin, étant donné la mobilité particulièrement élevée des expatriés les plus performants une fois qu’ils sont de retour, les employeurs doivent, comme les expatriés, faire preuve de plus d’initiative en matière de dotation.

Ces derniers investissements en disent long sur le sérieux de l’employeur pour l’expatrié. En effet, le soin apporté à la formation (et donc à la préparation à l’expatriation) revient souvent dans les remarques de gratitude que formulent les expatriés à l’égard de leur employeur au terme de leur parcours à l’étranger. En retour, cela peut peser lourd dans leur décision de continuer ou non à s’investir pour le même employeur.

Dans le même ordre d’idées, les appuis matériel et social composent également le socle d’expériences d’expatriation. Les liens personnels importent, même à l’âge des communications vidéo,
des intranets et autres substituts aux déplacements physiques. Il est capital de ne pas renoncer à l’impératif du lien personnel en prévoyant des déplacements des personnes du siège social aux lieux d’affectation étrangère de même que des expatriés vers le pays d’origine.

jeudi 18 avril 2013

ENQUÊTE INTERCULTURELLE SUR LE MANAGEMENT FRANCO-BRÉSILIEN

Par Françoise Donant :

Dans la communauté française du Brésil, il se dit de plus en plus qu’il n’est pas si facile de travailler avec des Brésiliens..mais les Brésiliens aussi parlent de leur vie au travail avec les Français... Du coup, Recusimo, notre entreprise de conseil et de formation, a voulu en savoir plus et a pris l’initiative de réaliser une enquête auprès de quelques 400 managers français au Brésil: quelles difficultés, quelles richesses a-t-on à travailler ensemble? Pour aller droit au but, les principales questions étaient: « que reprochez-vous aux collaborateurs ou managers brésiliens? » « Qu’appréciez- vous chez eux? » « Comment se passe la relation en termes d’efficacité, de stress, de plaisir? »

Cette enquête a été réalisée par courriel, en respectant l’anonymat des personnes.

L’objectif était de mieux connaître les besoins en formation, pour apporter des solutions aux éventuels problèmes. Nous savons que tout salarié, et je pourrais dire toute famille, qui revient en France après une expatriation 'ratée', c’est-à-dire douloureuse, coûte en moyenne 200 000 euros par an à l’employeur. Sans oublier la réintégration souvent difficile pour tous les membres de la famille, qui subissent le choc culturel du retour, souvent décrit par Pia Granjon Lecerf dans son blog*

Les responsables Français apprécient chez leurs collaborateurs Brésiliens principalement leur bonne volonté en général (40% des réponses) et leur désir d’apprendre (20%). Ils leur reprochent à 80% de l’ensemble des aspects négatifs : le manque d’implication dans l’entreprise (dans le sens de manque de fidélité), des négligences et oublis, et le manque de rigueur dans l'organisation. Sur une question touchant à l’organisation, 50 % des managers français jugent que leurs collègues brésiliens ne savent pas gérer le temps, et quelque 30% dénoncent un manque généralisé d’organisation.

Les français apprécient à quelque 70% les qualités relationnelles des brésiliens: gentillesse, capacité à créer un bon climat de travail, serviabilité et flexibilité. Les 30 % restants sont le fait, considérés comme un défaut, que les Brésiliens ne sauraient pas dire « non » ni « je ne sais pas », et qu’ils feraient preuve « d’immaturité » tout en étant volontiers « revendicateurs ».
Bien sûr ces jugements sont fonction de l’expérience et des valeurs de chacun, et dépendent du cadre de référence des uns et des autres. Pour mieux l’apprécier, nous avons demandé aux managers français comment ils se voient.

Ils se perçoivent à 44% sérieux, efficaces, professionnels et rigoureux, et se jugent « arrogants et râleurs » à 25% (le reste des caractéristiques nombreuses et variées étant dilué et peu représentatif). On peut donc penser que leur propre modèle de professionnalisme est pris comme référence quand ils jugent les Brésiliens. Et quel est-il ? L’obtention des résultats dans le respect des délais, des coûts, de la qualité. À noter qu’en cela nous sommes loin des critères choisis par le roi du Bhoutan, qui en 1972, a remplacé la notion de PIB par celle de Bonheur National Brut.

Que peut on en déduire ?

Les responsables français jugent leur management plutôt efficace, même s'ils constatent qu’il est dans 40 % des cas « autoritaire, archaïque et paternaliste », et qu’il ne permet pas d’obtenir de réels résultats en matière de gestion du temps. Ils pensent aussi qu’ils manquent eux-mêmes de formation, et pour 50 % d’entre eux qu’ils ont du mal à gérer un stress relativement dommageable.

Le cercle vicieux de la pression au travail serait le suivant: les facteurs de stress issus des brésiliens (gestion du temps, organisation…) se combinent avec la pression du Siège français amplifiée par le « manque de connaissance du terrain ». Ce stress est répercuté aussitôt par les managers sur leurs collègues. Ceux-ci se sentent agressés et réagissent à la pression par des attitudes de passivité - voire de fuite -, ce qui accentue le stress de leurs collègues Français, et le tout tend à se terminer par une vision négative réciproque.

Les Français recommandent des formations pour les Brésiliens, pour les aider à respecter les délais, être ponctuels, plus rigoureux, et capables de se positionner: dire « non » etc.
Pour eux-mêmes, il disent vouloir mieux gérer leur stress, et mieux se repérer dans les théories du management : quel type de management adopter pour être plus performant avec les brésiliens ? Certains ont spontanément légitimé cette vision en disant que « bien managés, les brésiliens pouvaient avoir une productivité supérieure à celle des français ».

Chez Recursimo, nous pensons que cette question des « défauts » résulte d'une vision un peu caricaturale mais parlante des difficultés rencontrées dans l’interculturalité.
Les deux nationalités ont valorisé la richesse de la rencontre. Sachant que les questions culturelles sont des variables peu flexibles appartenant à des identités collectives fortes et respectables, il serait bon d’apprendre à vivre et travailler ensemble; car le naturel ne suffit pas toujours.

Les Brésiliens apprécient le professionnalisme des Français, les Français apprécient l’aptitude relationnelle des brésiliens, et tous apprécient le plaisir d'être ensemble. Conjuguer ces dispositions mérite d’être travaillé. Notre performance ne peut être uniquement technique, elle dépend aussi de notre capacité à savoir prendre soin au quotidien de nos relations et à savoir gérer nos différences culturelles.

La connaissance et l’acceptation des identités culturelles respectives comme les formations en management interculturel, le coaching, la gestion du temps et du stress font partie des réponses possibles, de manière à conforter ce que nous avons certainement tous expérimenté: le plaisir de travailler ensemble, mais aussi le plaisir comme moteur d’efficacité.

www.recursimo.com

Françoise Donant, Recursimo, spécialiste de l'interculturel

Recursimo Consultoria

Le site de RECURSIMO, entreprise de conseil et de formation spécialisée dans l'interculturel vient de naître, suite à une grossesse franco-brésilienne assistée par ordinateur. La mère et l'enfant se portent bien et espèrent beaucoup de visites! 

mercredi 17 avril 2013

As impressões de um brasileiro na França


Esse post foi motivado pelo muito interessante e bem humorado post de Olivier, um francês que mora no Brasil.

O polêmico post cita algumas características brasileiras na sua visão.

Antonio Souza Neto, morou 3 anos na França, e escreveu o outro lado. Ou seja, a visão de um brasileiro sobre a França.

Para deixar claro, segundo Antônio, ele adorou ter vivido na França e que esse não é um post ofensivo, mas apenas uma visão bem humorada sobre as diferenças culturais.

Vamos lá:

1. É mentira que franceses não tomam banho, eles tomam sim, mas nunca mais que um por dia, mesmo que seja verão e esteja fazendo um calor enorme.

2. Os franceses não utilizam desodorante e também não se importam com o cheiro de sovaco dos outros. Um bom exemplo é o “cheirinho de soirée” (festas francesas) onde as pessoas transpiram muito e ficam fedendo, mas ninguém se importa.

3. Os franceses não lavam a mão antes de comer, nem depois de ir ao banheiro. Mesmo se ele tem uma classe social ou cargo alto. Na maioria das casas, há uma porta para a privada e outra para o chuveiro, sendo que a pia sempre fica no mesmo espaço que o chuveiro, impossibilitando o uso por alguém que tenha acabado de usar a privada, caso alguém esteja no banho. Ou seja, é para lavar as mãos depois de tomar banho, mas nunca depois de fazer xixi ou cocô.

4. Na França as pessoas não escovam os dentes depois das refeições e fumam muito. Isso justifica porque pessoas com 40 anos já têm os dentes todos estragados.

5. Na França, o transporte em geral funciona muito bem. Essa foi a maior diferença positiva que senti em relação ao Brasil. As estradas são ótimas. Os metrôs funcionam bem. E a rede de trens rápidos que liga as cidades da França é muito boa. É possível que o transporte na França seja o melhor do mundo, ou um dos melhores.

6. O metrô de Paris fede a esgoto. Mas dizem que o esgoto de Paris é turístico, então essa deve ser a razão.

7. A alimentação na França é muito saudável. Todos comem bastante salada e há poucos obesos.

8. A comida da França é muito boa, principalmente os queijos e molhos de diversos tipos.

9. A carne de boi na França, no entanto, é horrível. Eu tenho uma teoria sobre isso: Como a indústria do leite é muito forte na França, acho que todas as vacas servem para fornecer leite, e todos os bois para reproduzir as vacas, para nascerem novas vacas e produzirem mais leite. Assim, o boi ou vaca só vão para a sua mesa quando morrem de velho.

10. Os franceses são muito educados com as palavras, mas não com os gestos. É muito comum ver alguém dizer “Pardon” enquanto te empurra de propósito numa estação de metrô ou qualquer outro lugar cheio.

11. Dizem que a maioria dos brasileiros deixam tudo para a última hora. Fato. Os franceses se dividem em dois grupos: Uma parte é muito disciplinada e organizada e faz as coisas pouco a pouco evitando estresses no último momento. A outra parte não gosta de trabalhar e vive às custas do estado, recebendo dinheiro de órgãos como o CAF.

12. É lenda que os franceses não respondem se você pedir informação em inglês. Pelo menos os jovens de grandes cidades se esforçam para te dar informações em inglês e até mesmo em espanhol.

13. O sotaque dos franceses falando inglês é muito feio, eles falam como se estivessem falando em francês mesmo.

14. As filas não são respeitadas na França, vi diversas vezes pessoas furando a fila. No Brasil se alguém fizer isso é linchado, acho que por isso que não fazem.

15. As eleições na França ainda são manuais, e muitas vezes têm contagens duvidosas, principalmente nas pequenas cidades.

16. O sistema bancário é muito ruim. Se você depositar dinheiro na boca do caixa, o dinheiro só entra na sua conta cerca de dois dias depois. Frequentemente você verá taxas de serviços que não pediu no seu extrato também. O banco pela internet tem pouquíssimos serviços, e para pagar seus impostos e muitas outras coisas você é obrigado a ir fisicamente ao banco.

17. As operadores telefônicas conseguem ser piores que no Brasil. Cometem muitas falhas. Te obrigam a aderir a serviços que você não pediu e te deixam horas esperando no telefone para resolver qualquer probleminha simples. As lojas físicas não resolvem problemas.

18. As pessoas se vestem bem na França, mas vestem a mesma roupa mais de 10 vezes sem lavar. Muitas vezes só usam uma roupa todos os dias da semana.

19. Os franceses costumam ser muito fechados e é muito difícil entrar em um grupo de amigos já fechado. A única exceção é quando bebem. Um francês bêbado que você acabou de conhecer vai dizer que você é o melhor amigo dele, mas no outro dia nem vai lembrar quem você é.

20. Quando há sol, os franceses se atiram sobre a grama e podem ficar horas assim. Eu achei isso muito estranho quando cheguei, mas entendi depois que passei por um inverno horrível e então na primavera lá estava eu também, atirado sobre a grama.

21. Os franceses fumam muito, e jogam as bitucas de cigarro no chão.

22. A música francesa antiga é muito boa, mas a atual é muito ruim. No entanto, os franceses não costumam avaliar as músicas pela qualidade, mas sim se ela é nova ou não. Assim, ao ouvir uma música antiga, mesmo que boa, eles vão dizer “Baaahh, isso é velho”.

23. Na França as pessoas costumam sair de casa cedo, quando vão à universidade. Isso é bom por um lado, já que você pode ganhar independência rapidamente, fazer apéros em casa (reunião com amigos para beber algo antes de sair para a balada) etc. Por outro lado, sinto que as famílias são menos ligadas e menos afetivas.

24. A França tem muita igualdade social, e isso é ótimo. As pessoas podem escolher o que vão fazer, e não fazem algo por serem pressionadas pela sociedade porque têm que ganhar dinheiro. É comum ver faxineiras com carros novos e bons.

25. No Brasil as pessoas acham que nada funciona aqui e tudo é feito da pior maneira. Na França eles acham que o lugar é perfeito, que tudo funciona bem, e que não há lugar melhor. Ambos estão errados: Nem o Brasil é tão ruim quanto os brasileiros dizem, nem a França é tão boa quanto os franceses dizem.

26. É difícil as pessoas se abraçarem na França. Lembro-me que eu abraçava algumas amigas minhas de propósito para fazer gozação, pois era muito engraçado ver como elas não ficavam a vontade.

27. Na França se um homem sai com uma mulher 2 vezes, automaticamente já está namorando, sem precisar de nenhum acordo prévio.

28. Os franceses adulteraram o sentido de algumas palavras de origem latinas. Por exemplo, aprender pode significar ensinar: Eu vou te aprender português, Vir pode significar ir: Eu virei à sua casa hoje.

29. Os empregados ligados a atendimento de qualquer tipo não são nunca amáveis. “C’est pas mon problème” e “Désolé” serão ouvidos com frequência quando eles não querem te ajudar. Isso na verdade quer dizer “Saia logo daqui por que eu tenho que passar o resto da tarde sem fazer nada”. O fato de eles estarem sendo pagos para fazer aquilo bem não é importante.

30. Aos domingos todas as pessoas ficam em casa, as ruas parecem ser de uma cidade fantasma e nenhum estabelecimento comercial abre.

31. É impossível resolver alguma coisa nos meses de julho e agosto.

32. Na França até a poeira se organiza sozinha nos chamados “Moutons” e facilita a sua limpeza.

33. Para entrar em uma boate na França, é preciso estar muito bem vestido, de preferência acompanhado de mulheres, a lua deve estar em câncer, o sol em capricórnio e saturno em gêmeos.

34. Na França não há muita violência por assalto, mas há muita violência gratuita e brigas de bar.

35. As mulheres francesas são muito bonitas, mas são todas loucas.

36. As grandes cidades da França são muito cosmopolitas e isso é ótimo. Você pode encontrar pessoas de todos os lugares do mundo, e também restaurantes, música etc.

37. Franceses adoram papel. Para conseguir qualquer coisa tem que ter um dossiê de 100 páginas assinados por 10 pessoas diferentes. Para rescindir qualquer contrato, você tem que enviar uma carta registrada, dizendo que vai rescindir daqui a 3 meses, mesmo assim eles vão fazer de tudo para que você não rescinda o contrato, mesmo agindo de maneira ilegal.

38. Franceses não sabem dançar, mas isso é ótimo para os brasileiros. Eu com meu forró básico virava profissional em qualquer estilo com as mulheres francesas. Os passos de forró podem ser dançados com Salsa, rock, bachata, tango, ou qualquer outra.

39. Um monte de gente tem cabelo de Cascão. Normalmente eles sempre estão envolvidos em todas as brigas e badernas na França.

40. O ciclismo funciona muito bem na França, muita gente anda de bicicleta e existem vias exclusivas para isso. Em muitas cidades você pode alugar bicicletas públicas por um preço muito camarada.

41. Na França desperdiça-se muita comida. Se a pessoa sabe que não vai comer tanto, por que colocar tanto no prato?

42. Nas festas as pessoas são muito receptíveis para conversar. É fácil chegar em alguém que você nunca viu na vida e começar a conversar sobre qualquer coisa.

43. Na França os belgas são nossos portugueses em relação às piadas.

44. Na França você pode atender o seu smart phone na rua sem ser roubado.

45. Franceses não sabem paquerar, muitas vezes é a mulher que toma a atitude.

46. Franceses são muito regionalistas, cada um acha que sua região é melhor que as outras, e seu sotaque mais bonito que os outros.

47. Parisienses acham que não têm sotaque, mas como qualquer um, eles têm sim.

48. Os franceses se importam menos com as aparências, ou com mostrar riqueza. Acho que isso é resultado da maior igualdade social.

49. Na França a maioria dos professores não se interessa muito pelo aprendizado do aluno, querem apenas mostrar o quanto eles sabem e te obrigam frequentemente a estudar o tema específico de pesquisa deles, mesmo quando o assunto é genérico. Pedir para ter acesso a uma correção de prova pode ser considerada uma afronta.

50. Os números na França não são lógicos: para dizer 70 você diz sessenta e dez, para dizer 80 você diz quatro vintes e para dizer 99 você diz quatro vintes e dezenove.

51. Quase todos os canais de televisão da França são do estado e eles raramente falam mal dos governos.

52. Casais franceses não costumam se tocar na rua, nem mesmo dar as mãos, nem dar demonstrações de afeto em público.

53. Na França a língua portuguesa nunca é a língua portuguesa. Ou é espanhol, ou é italiano. Quase todos acham que o Brasil fala espanhol ou brasileiro.

54. Na França, um garçom sempre estará te dando a maravilhosa oportunidade de pagar para comer no restaurante dele. Assim você sempre tem que implorar para ser bem atendido. O garçom sempre tem razão.

55. Franceses adoram criticar, mas odeiam ser criticados.

56. E finalmente, para os parisienses, Paris é o Centro do mundo e sem ela a Terra seria incapaz de girar.


Por: Antônio Souza Neto

Leia mais: http://www.fodecast.com.br/curiosidade/a-visao-de-um-brasileiro-sobre-a-franca/#ixzz2QkQcAocs

CulturesPro 

As impressões de um francês no Brasil


De uma forma divertida e bem humorada Olivier lista 65 pontos que lhe chamaram a atenção desde quando mora no Brasil.

Rapidamente as palavras circularam a internet. E já foram vistas por mais de 15 mil pessoas .

Confira os pontos listados por Olivier, em seu Blog:

- Aqui são umas das minhas observações, as vezes um pouco exageradas, sobre o Brasil. Nada serio.

- Aqui no Brasil, tudo se organiza em fila: fila para pagar, fila para pedir, fila para entrar, fila para sair e fila para esperar a próxima fila. E duas pessoas ja bastam para constituir uma fila.

- Aqui no Brasil, o ano começa “depois do Carnaval”.

- Aqui no Brasil, não se pode tocar a comida com as mãos. No MacDonalds, hamburger se come dentro de um guardanapo. Toda mesa de bar, restaurante ou lanchonete tem um distribuidor de guardanapos e de palitos. Mas esses guardanapos são quase de plastico, nada de suave ou agradável. O objetivo não é de limpar suas mãos ou sua boca mas é de pegar a comida com as mãos sem deixar papel nem na comida nem nas mãos.

- Aqui no Brasil todo é gay (ou ‘viado’). Beber chá: e gay. Pedir um coca zero: é gay. Jogar vólei: é gay. Beber vinho: é gay. Não gostar de futebol: é gay. Ser francês: é gay, ser gaúcho: gay, ser mineiro: gay. Prestar atenção em como se vestir: é gay. Não falar que algo e gay : também é gay.

- Aqui no Brasil, os homens não sabem fazer nada das tarefas do dia a dia: não sabem faxinar, nem usar uma maquina de lavar. Não sabem cozinhar, nem a nível de sobrevivência: fazer arroz ou massa. Não podem concertar um botão de camisa. Também não sabem coisas que estão consideradas fora como extremamente masculinas como trocar uma roda de carro. Fui realmente criado em outro mundo…

- Aqui no Brasil, sinais exterior de riqueza são muito comuns: carros importados, restaurantes caríssimos em bairros chiques, clubes seletivos cujos cotas atingem valores estratosféricas.

- Aqui no Brasil, os casais sentam um do lado do outro nos bares e restaurantes como se eles estivessem dentro de um carro.

- Aqui no Brasil, os homens se vestem mal em geral ou seja não ligam. Sapatos para correr se usam no dia a dia, sair de short, chinelos e camiseta qualquer e comum. Comum também é sair de roupas de esportes mas sem a intenção de praticar esporte. Se vestir bem também é meio gay.

- Aqui no Brasil, o cliente não pede cerveja pro garção, o garção traz a cerveja de qualquer jeito.

- Aqui no Brasil, todo mundo torce para um time, de perto ou de longe.

- Aqui no Brasil, sempre tem um padre falando na televisão ou na radio.

- Aqui no Brasil, a vida vai devagar. E normal estar preso no transito o dia todo. Mas não durma no semáforo não. Ai tem que ser rápido e sair ate antes do semáforo passar no verde. Não depende se tiver muitas pessoas atrás, nem se estiverem atrasados. Também é normal ficar 10 minutos na fila do supermercado embora que tenha só uma pessoa na sua frente. Ai demora para passar os artigos, e muitas vezes a pessoa da caixa tem que digitar os códigos de barra na mão ou pedir ajuda para outro funcionário para achar o preço de um artigo. Mas, na hora de retirar o cartão de credito, ai tem que ser rápido. Não é brincadeira, se não retirar o cartão na hora, a mesma moça da caixa que tomou 10 minutos para 10 artigos vai falar agressivamente para você agilizar: “pode retirar o cartão!”.

- Aqui no Brasil, os chineses são japoneses.

- Aqui no Brasil, a música faz parte da vida. Qualquer lugar tem musica ao vivo. Muitos brasileiros sabem tocar violão embora que não consideram que toquem se perguntar pra eles. Tem músicos talentosos, mas não tantos tocam as musicas deles. Bares estão cheios de bandas de cover.

- Aqui no Brasil, a política não funciona só na dimensão esquerda – direita. Brasil é um pais de esquerda em vários aspectos e de direita em outros. Por exemplo, se pode perder seu emprego de um dia pra outro quase sem aviso. Tem uma diferencia enorme entre os pobres e os ricos. Ganhar vinte vezes o salario minimo é bastante comum, e ganhar o salario minimo ainda mais. As crianças de classe media ou alta estudam quase todos em escolas particulares, as igrejas tem um impacto muito importante sobre decisões politicas. E de outro lado, existe um sistema de saúde publico, o estado tem muitas empresas, tem muitos funcionários públicos, tem bastante ajuda para erradicar a pobreza em regiões menos desenvolvidas do país. O mesmo governo é uma mistura de política conservadora, liberal e socialista.

- Aqui no Brasil, e comum de conhecer alguem, bater um papo, falar “a gente se vê, vamos combinar, ta?”, e nem trocar telefone.

- Aqui no Brasil, a palavra “aparecer” em geral significa, “não aparecer”. Exemplo: “Vou aparecer mais tarde” significa na pratica “não vou não”.

- Aqui no Brasil, o clima é muito bom. Tem bastante sol, não esta frio, todas as condicões estão reunidas para poder curtir atividades fora. Porem, os domingos, se quiser encontrar uma alma viva no meio da tarde, tem que ir pro shopping. As ruas estão as moscas, mas os shopping estão lotados. Shopping é a coisa mais sem graça do Brasil.

- Aqui no Brasil, novela é mais importante do que cinema. Mas o cinema nacional é bom.

- Aqui no Brasil, não falta espaço. Falam que o pais tem dimensões continentais. E é verdade, daria para caber a humanidade inteira no Brasil. Mas então se tiver tanto espaço, por que é que as garagens dos prédios são tão estreitos? Porque existe até o conceito de vaga presa?

- Aqui no Brasil, comida salgada é muito salgada e comida dolce é muito doce. Ate comida é muita comida.

- Aqui no Brasil, se produz o melhor café do mundo e em grandes quantidades. Uma pena que em geral se prepare muito mal e cheio de açúcar.

- Aqui no Brasil, praias bonitas não faltam. Porem, a maioria dos brasileiros viajam todos para as mesmas praias, Búzios, Porto de Galinhas, Jericoacoara, etc.

- Aqui no Brasil, futebol é quase religião e cada time uma capela.

- Aqui no Brasil, as pessoas acham que dirigir mal, ter transito, obras com atraso, corrupção, burocracia, falta de educação, são conceitos especificamente brasileiros. Mas nunca fui num pais onde as pessoas dirigem bem, onde nunca tem transito, onde as obras terminam na data prevista, onde corrupção é só uma teoria, onde não tem papelada para tudo e onde tudo mundo é bem educado!

- Aqui no Brasil, esporte é ou academia ou futebol. Uma pena que só o futebol seja olímpico.

- Aqui no Brasil, existe três padrões de tomadas. Vai entender porque…

- Aqui no Brasil, não se assuste se estiver convidado para uma festa de aniversário de dois anos de uma criança. Vai ter mais adultos do que crianças, e mais cerveja do que suco de laranja. Também não se assuste se parece mais com a coroação de um imperador romano do que como o aniversário de dois anos. E ‘normal’.

- Aqui no Brasil, nõ tem o conceito de refeição com entrada, prato principal, queijo, e sobremesa separados. Em geral se faz um prato com tudo: verdura, carne, queijo, arroz e feijão. Dai sempre acaba comer uma mistura de todo.

- Aqui no Brasil, o Deus esta muito presente… pelo menos na linguagem: ‘vai com o Deus’, ‘se Deus quiser’, ‘Deus me livre’, ‘ai meu Deus’, ‘graças a Deus’, ‘pelo amor de Deus’. Ainda bem que ele é Brasileiro.

- Aqui no Brasil, cada vez que ouço a palavra ‘Blitz’, tenho a impressão que a Alemanha vai invadir de n ovo. Reminiscência da consciência coletiva francesa…

- Aqui no Brasil, pais com muita ascendência italiana, tem uma lei que se chama ‘lei do silencio’. Que mau gosto! Parece que esqueceram que la na Itália, a lei do silencio (também chamada de “omerta”) se refere a uma pratica da mafia que se vinga das pessoas que denunciam suas atividades criminais.

- Aqui no Brasil, se acha tudo tipo de nomes, e muitos nomes americanos abrasileirados: Gilson, Rickson, Denilson, Maicon, etc.

- Aqui no Brasil, quando comprar tem que negociar.

- Aqui no Brasil, os homens se abraçam muito. Mas não é só um abraço: se abraça, se toca os ombros, a barriga ou as costas. Mas nunca se beija. Isso também é gay.

- Aqui no Brasil, o polegar erguido é sinal pra tudo : “Ta bom?”, “obrigado”, “desculpa”.

- Aqui no Brasil, quando um filme passa na televisão, não passa uma vez só. Se perder pode ficar tranquilo que vai passar mais umas dez outras vezes nos próximos dias. Assim já vi “Hitch” umas quatro vezes sem querer assistir nenhuma.

- Aqui no Brasil, tem um jeito estranho de falar coisas muito comuns. Por exemplo, quando encontrar uma pessoa, pode falar “bom dia”, mas também se fala “e ai?”. E ai o que? Parece uma frase abortada. Uma resposta correta e comum a “obrigado” e “imagina”. Imagina o que? Talvez eu quem falte de imaginação.

- Aqui no Brasil, todo mundo gosta de pipoca e de cachorro quente. Não entendo.

- Aqui no Brasil, quando você tem algo pra falar, é bom avisar que vai falar antes de falar. Assim, se ouvi muito: “vou te falar uma coisa”, “deixa te falar uma coisa”, “é o seguinte”, e até o meu preferido: “olha só pra você ver”. Obrigado por me avisar, já tinha esquecido para que tinha olhos.

- Aqui no Brasil, as lojas, o negócios e os lugares sempre acham um jeito de se vender como o melhor. Já comi em em vários ‘melhor bufe da cidade’ na mesma cidade. Outro superativo de cara de pau é ‘o maior da -América latina’. Não costa nada e ninguém vai ir conferir.

- Aqui no Brasil, tem uma relação ambígua e assimétrica com a América latina. A cultura do resto da América latina não entra no Brasil, mas a cultura brasileira se exporta la. Poucos são os brasileiros que conhecem artistas argentinos ou colombianos, poucos são os brasileiros que vão de ferias na América latina (a não ser Buenos Aires ou o Machu Pichu), mas eles em geral visitaram mais países europeus do que eu. O Brasil as vezes parece uma ilha gigante na América latina, embora que tenha uma fronteira com quase todos os outros países do continente.

- Aqui no Brasil, relacionamentos são codificados e cada etapa tem um rótulo: peguete, ficante, namorada, noiva, esposa, (ex-mulher…). Amor com rótulos.

- Aqui no Brasil, a comida é: arroz, feijão e mais alguma coisa.

- Aqui no Brasil, o povo é muito receptivo. E natural acolher alguem novo no seu grupo de amigos. Isso faz a maior diferencia do mundo. Obrigado brasileiros.

- Aqui no Brasil, o brasileiros acreditam pouco no Brasil. As coisas não podem funcionar totalmente ou dar certo, porque aqui, é assim, é Brasil. Tem um sentimento geral de inferioridade que é gritante. Principalmente a respeito dos Estados Unidos. To esperando o dia quando o Brasil vai abrir seus olhos.

- Aqui no Brasil, de vez em quando no vocabulário aparece uma palavra francesa. Por exemplo ‘petit gâteau’. Mas para ser entendido, tem que falar essas palavras com o sotaque local. Faz sentido mas não deixa de ser esquisito.

- Aqui no Brasil, tem um organismo chamado o DETRAN. Nem quero falar disso não, não saberia por onde começar…

- Aqui no Brasil, dentro dos carros, sempre tem uma sacola de tecido no alavanca de mudança pra colocar o lixo.

- Aqui no Brasil, os brasileiros se escovam os dentes no escritório depois do almoço.

- Aqui no Brasil, se limpa o chão com esse tipo de álcool que parece uma geleia.

- Aqui no Brasil, a versão digital de ‘fazer fila’ e ‘digitar codigos’. No banco, pra tirar dinheiro tem dois códigos. No supermercado, o leitor de código de barra estando funcionando mal tem que digitar os códigos dos produtos. Mas os melhores são os boletos pra pagar na internet: uns 50 dígitos. Sempre tem que errar um pelo menos. Demora.

- Aqui no Brasil, o sistema sempre ta “fora do ar”. Qualquer sistema, principalmente os terminais de pagamento de cartão de credito.

- Aqui no Brasil, tem um lugar chamado cartório. Grande invenção para ser roubado direito e perder seu tempo durante horas para tarefas como certificar uma copia (que o funcionário nem vai olhar), o conferir que sua firma é sua firma.

- Aqui no Brasil, parece que a profissão onde as pessoas são mais felizes é coletor de lixo. Eles estão sempre empolgados, correndo atrás do caminhão como se fosse um trilho do carnaval. Eles também são atletas. Tens a energia de correr, jogar as sacolas, gritar, e ainda falar com as mulheres passando na rua.

- Aqui no Brasil, pode pedir a metade da pizza de um sabor e a metade de outro. Ideia simples e genial.

- Aqui no Brasil, no tem agua quente nas casas. Dai tem aquele sistema muito esperto que é o chuveiro que aquece a agua. Só tem um porem. Ou tem agua quente ou tem um débito bom. Tem que escolher porque não da para ter os dois.

- Aqui no Brasil, as pessoas saem da casa dos pais quando casam. Assim tem bastante pessoas de 30 anos ou mais morando com os pais.

- Aqui no Brasil, tem três palavras para mandioca: mandioca, aipim e macaxeira. La na franca nem existe mandioca.

- Aqui no Brasil, tem o numero de telefone tem um DDD e também um numero de operadora. Uma complicação a mais que pode virar a maior confusão.

- Aqui no Brasil, quando encontrar com uma pessoa, se fala: “Beleza?” e a resposta pode ser “Jóia”. Traduzindo numa outra língua, parece que faz pouco sentido, ou parece um dialogo entre o Dalai-Lama e um discípulo dele. Por exemplo em inglês: “The beauty? – The joy”. Como se fosse um duelo filosófico de conceitos abstratos.

- Aqui no Brasil, a torneira sempre pinga.

- Aqui no Brasil, no taxi, nunca se paga o que esta escrito. Ou se aproxima pra cima ou pra baixo.

- Aqui no Brasil, marcar um encontro as 20:00 significa as 21:00 ou depois. Principalmente se tiver muitas pessoas envolvidas.

- Aqui em Belo Horizonte, e a menor cidade grande do mundo. 5 milhões de habitantes, mas todo mundo conhece todo mundo. Por isso que se fala que BH é um ovo. Eu diria que é um ovo frito. Assim fica mais mineiro.

Sensacional, coisas simples que a gente nem nota.

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Fonte: diário do Olivier


Leia mais: http://www.fodecast.com.br/curiosidade/impressoes-de-um-frances-sobre-o-brasil/#ixzz2QkPPRs6i


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